TENADO

 TENADO

INTRODUCTION:

La présente note de présentation n´est une monographie ou encore le résultat d´une étude diagnostic de la commune de Ténado
Elle se veut un document qui donne des informationes primaires aux partenaires de la commune en entendant qu´une nouvelle monographie communale  soit élaborée. 

I. SITUATION GEOGRAPHIQUE
La commune rurale de Ténado a été créée en 2006 à la faveur de la communalisation intégrale d territoire burkinabè.
Elle est limitée au nord par les communes de Kyon, Dassa et Réo; au sud par la commune de Pouni et Zamo; a l´est par les communes de Koudougou, Ramongo et Sourgou et a l´ouest par le fleuve Mouhoun et celle du Sanguié. Elle est à 22 Kms de Réo et à 25 Kms de Koudougou, le chef lieu de la Région e est traversée par la route nationale nº 14.Elle couvre une superficie de 894 km2 avec une population estimée en 2009, à 46.552 habitants dont environs 24457 femmes. La densité de la population en 2009 est alors estimée a 52,1 hbts/km2.  

II. ORGANISATION TERRITORIALE ET ADMINISTRATIVE
Ténado est le plus ancien chef lieu de circonscription administrative de la province du Sanguié. L’ensemble de la province correspondait au cercle de Ténado sous la colonisation et dans les premières années de l’indépendance de la Haute Volta (actuel Burkina-Faso).Vieux cercle érigé en sous- préfecture par ordonnance n°74/405/PRES/IS/DI du 2 juillet 1974, la sous – préfecture de Ténado comptait dix huit (18) villages : Ténado, Kyon, Batondo, Koukouldi, Tialgo, Poun, Poa, Nagarpoulou, Tiogo, Tio, Bavila, Koualio, Kaboro, Lati, Baguiomo, Sassia, Doudou et Tiébo.
L’année 1982 sera décisive pour l’administration car l’organisation administrative de la circonscription a été un peu modifiée avec la création de deux (2) Arrondissements:  Kyon et Batondo, par décret N°82/245/PRES/CMRPN/SG/DAP du 24 juin 1982.La Sous – préfecture de Ténado faisait  partie du Département du Centre –Ouest avec chef lieu Koudougou.Après l’avènement du 4 Août 1983, le département de Ténado faisait partie de la province du Burkina avec chef lieu Koudougou. C’est l’ordonnance N°84 – 055/CNR/PRES du 15 Août 1984 qui crée la province du sanguié regroupant neuf (9) départements : Dassa, Didyr, Godyr, Kordié, Kyon, Pouni, Réo, Ténado et Zawara. Quant à la commune de Ténado elle a été créée par la ZATU n°AN V – 037/CNR/MAT du 21 Mai 1987. La commune  de Ténado, dans ses limites actuelles émane du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) qui a consacré la communalisation intégrale du territoire national. La commune de Ténado comprend alors dix huit villages (18) villages administratifs et soixante quatre (64) quartiers ou hameaux de culture comme indiqué dans le tableau n°1 ci-dessous. La configuration spatiale des secteurs et villages dans  la commune de Ténado est caractérisée par un habitat groupé, cependant les maisons individuelles sont les plus nombreuses. En effet, dans la zone lotie de la commune de Ténado les maisons sont séparées et individuelles par contre dans les secteurs non encore lotis, le système d’habitat  groupé est toujours en vigueur. Les matériaux utilisés sont surtout le banco, on y trouve aussi quelques bâtiments en banco amélioré, en pierres taillées, semi dur ou en dur.Les cases en paille rencontrées dans la zone non lotie de la commune sont habitées par des immigrants mossis ou peulhs.


III. ORGANISATION SOCIALE
La société Gourounsi fait partie des sociétés sans pouvoir central, sans Etat. L’unité sociale tourne autour de la famille ou du village dirigés généralement par le doyen en âge.Ces sociétés étaient qualifiées à tort ou à raison de sociétés anarchiques parce qu’elles vivent dans un système sans chefferie comparativement à certaines sociétés (mossi, Gourmantché, Peulh) où l’unité  politique regroupait une multitude de villages qui conférait  à l’organisation sociale l’aspect d’un Etat.Les habitants de la commune  de Ténado sont très attachés à leurs traditions ancestrales. Ces traditions sont dirigées par le chef  de terre. Le chef de terre, dépositaire des us et coutumes, a plus d’influence que les autres chefs coutumiers. C'est une autorité morale, régulatrice de l'ordre social, intermédiaire privilégié entre les divinités et les vivants.La chefferie traditionnelle a été l’initiative du colonisateur et le chef de village est chargé de la gestion administrative du village. La société gourounsi est constituée de lignage patrilinéaire. Chaque lignage a à sa tête un chef de lignage chargé des affaires spécifiques. La famille occupe une place très importante dans l’organisation familiale. La famille comme cellule de base de l’organisation sociale, repose avant tout sur la notion d’une relation à un ancêtre primitif commun à  tous les membres de la famille.

IV. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES.
La population de Ténado est estimée en 2009 à 46 552 habitants constituée de 21 049 hommes contre 24 457 femmes avec 86,1% de masculinité (100 femmes pour 86 hommes) contre 85% en 2006(RGPH 2006).
La répartition par tranche d’âge montre qu’en 2009 les moins de 15 ans représentent 47,48% par rapport à la population totale.
Avec un taux de croissance de 1,25 par an la population communale augmentera de 8000hbts entre 1996 et 2010. 
L’ouverture au monde extérieur des populations de la commune de Ténado a été créée au départ par un besoin d’évasion et d’émancipation particulièrement chez les jeunes. Ainsi les services sous les drapeaux, les chantiers de Basse – côte ont absorbé un bon nombre de ces jeunes. Aujourd’hui, l’émigration intéresse encore la couche jeune de la population soit en quête d’un emploi plus rémunérateur, soit qu’elle soit tentée par l’aventure, attirée essentiellement par les pays côtiers tels la Côte d’Ivoire et le Ghana. 
Cependant les méfaits de l’aventure et au regard des conditions draconiennes  dans lesquelles vivent les émigrés, cette tendance a beaucoup baissé depuis ces dernières années.Les mouvements internes se limitent généralement à ceux provoqués par les mariages mais de plus en plus des agriculteurs de la commune se déplacent vers la forêt classée de Tiogo situé à l’ouest à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la commune de Ténado sur l’axe Ténado – Tchériba – Dédougou à la recherche de terres cultivables.Quant à l’immigration, elle concerne les Mossis et les Peulhs à la recherche, les uns de terres fertiles pour les cultures et les autres de pâturages pour leurs bétails.

Tableau 1 : Liste des villages de la commune  de Ténado


V. ETAT DES SECTEURS SOCIAUX 
Le nombre d’infrastructures sanitaires est insuffisant par rapport aux besoins de la commune.En outre, la répartition spatiale des infrastructures montre que tous les villages ne sont pas dotés et les populations doivent parcourir de grandes distances pour obtenir des soins de santé. Il en est de même pour le secteur de l’éducation et ce, malgré des progrès considérables réalisés au cours des dix (10) dernières années tant en terme de nombre d’infrastructures scolaires qu’en terme de taux de scolarisation. A titre d’exemple, Le taux de scolarisation a connu une nette progression entre 2000 et 2001,  passant de 48,4% à 52,6%; aussi, il faut signaler sa nette progression chez les filles qui passe de 20,5% à 22,8% dans la même période.Quant au secteur de l’hydraulique villageoise, on remarque une relative bonne répartition des points d’eau dans l’espace. Tous les villages de la commune ont au moins un forage et un puit à grand diamètre. Mais, c’est une situation qui reste globalement en deçà des normes nationales en matière d’eau potable (1 forage pour 300hbts et une distance d’au moins 500m entre les forages).Les problèmes des points d’eau dans la commune  sont également liés à une mauvaise maintenance des points d’eau et à l’assèchement du fait de la baisse des nappes phréatiques et la pression tant humaine qu’animale sur ces points d’eau.Il existe en général des comités de gestion des forages dans presque tous les villages. Mais leur fonctionnalité laisse à désirer car le manque d'entretien constant lié en partie aux coûts élevés des pièces de rechanges entraîne toujours des pannes. 

VI. ACTIVITES ECONOMIQUES
L’agriculture occupe près de 95 % de la population active de la commune.
Les cultures dominantes  sont les céréales qui occupent la presque totalité des superficies emblavées. Le coton et l’arachide sont les principales cultures de rente.C’est donc une agriculture  essentiellement pluviale et vivrière et soumise aux conditions pédoclimatiques très fluctuantes qui en déterminent par année le niveau de production.Pendant la saison sèche (Novembre à Mai) les paysans possédant  des espaces dans les bas-fonds s’adonnent au maraîchage domaine dans lequel ils ont acquis une réputation dont toute la région du centre –ouest du Burkina-Faso. Les principales cultures maraîchères sont : l’oignon, les choux, la tomate, la carotte, l’aubergine, le piment, la laitue, le poivron, l’aïl et le gombo. Ils entretiennent également d’importants vergers de manguiers, goyaviers, citronniers, papayers, orangers etc.… 
La seconde activité principale de la population de la commune est l’élevage.
 Sur 95 % des agriculteurs, 90 % associent l’agriculture et l’élevage ce sont des agropasteurs.L’élevage concerne les bovins, les caprins, les ovins, les porcins et la volaille. L’exploitation du cheptel est variée; elle se résume à la commercialisation, la viande, le transport, la culture attelée et à la production de fumure organique (parcage des animaux).Les autres activités économiques sont l’apiculture, la cueillette, l’exploitation de la faune sauvage, l’artisanat et le petit commerce.Il existe beaucoup d’évènements ou de sites touristiques dans la commune pouvant constituer un attrait pour des touristes.Cependant ceux-ci sont peu valorisés. C’est le cas des passages d’éléphants dans la forêt classée de Tiogo bordant le fleuve Mouhoun à 25 km de la Commune. Quant à ’hôtellerie, il y a un campement pour touristes dans le village de Doudou.

VII. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

7. 1. Les Contraintes 
Au plan physique:
- Baisse de la pluviométrie et sa mauvaise répartition dans  l’espace dans le temps .
- Baisse de la fertilité des sols
- Faible disponibilité des ressources en eau
- Pratique des feux de brousse, de la coupe anarchique du bois et de la divagation des animaux
- Système de production traditionnel et extensif

Au plan matériel et financier:
- Faible équipement en matériels agricoles
- Faible  niveau d’application  des techniques modernes de production
- Déficience du circuit d’écoulement et de commercialisation des productions agricoles
- Manque de moyens adéquats de transformation des produits agro - pastoraux

Au plan social:
- Faible taux d’éducation et d’alphabétisation. En effet, l’un des freins au développement du monde rural reste et demeure l’analphabétisme des producteurs.
- Insuffisance dans l’adoption de comportements et d’attitudes favorables au développement à savoir la mentalité selon laquelle l’Etat doit tout faire pour le citoyen persiste encore même si une évolution positive très sensible a été constatée ces dernières décennies.
- Le trop grand attachement à certaines pratiques ancestrales notamment la célébration avec force des funérailles. Ce sont des évènements grandioses, présentant l’ampleur de grandes fêtes villageoises au cours desquelles des familles cherchent à rehausser leur prestige par des dépenses fabuleuses.

 Pour les atouts au développement  de la commune  de Ténado, on peut citer:
- L'existence de terres aménageables pour l'agriculture et la production maraîchère,  
- L'importance de l'élevage de la volaille et des porcs constituent des sources de revenus;
- Les ressources en bois de feu avec la forêt classée de Tiogo;
- La gare de Batondo qui peut constituer un pôle de développement important pour des échanges si sa réouverture devenait possible;
- Enfin force est de reconnaître que la population active constitue également une potentialité non négligeable dans le département.


                          CONCLUSION
La commune de Ténado bénéficie d'un certain nombre d'atouts autant qu'elle doit faire face à des contraintes dans le cadre du développement économique et social. Aussi est-il urgent de penser à des solutions et actions en vue d'une part lever sinon d'atténuer les difficultés et d'autre part exploiter judicieusement les potentialités. 
Sur le plan physique il est nécessaire et utile de penser à une restauration des sols par la lutte contre la déforestation et l'érosion d'une part et par la constitution de la matière organique des sols d'autre part avec l'utilisation des intrants agricoles. La réhabilitation, l'entretien et la construction d'ouvrages de rétention d'eau au profit de l'agriculture et de l'élevage seraient également bénéfiques pour l'économie du monde rural.           
Sur le plan humain l'organisation des jeunes autour d'activités économiques rémunératrices et le relèvement des taux de scolarisation et d'alphabétisation apparaît comme une des tâches essentielles à consentir pour freiner l'exode rural et l'émigration au niveau du département.

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